dimanche 28 novembre 2010

Echanges entre Blanche et moi sur le journal

5h04 encore dans mon bureau

Echanges entre Blanche et moi sur le journal

Ce week end j’ai pris le temps de me socialiser avec des étudiants de M2. Souvent je profite de ce moment pour échanger, confronter les écrits. Donc voici mon échange avec Blanche au sujet du journal :

« Bonjour Jean-Christophe,

J'ai reçu tes deux journaux, je n'ai pas eu le temps de te répondre car, je n'avais pas eu le temps de les ouvrir et de les lire. Par contre, là comme je t'ai dit hier, vu que nous devons faire une petite travail de relecture des autres étudiants, je me suis penchée sur tes deux journaux. Je n'ai pas tout lu, tu imagines bien, mais le peu que j'ai lu, je trouve que tu as là un produit extrêmement vivant, riche dont tu pourrais en faire un best seller, si tant est que ça puisse se définir ainsi. Tu sais que tu pourrais écrire un livre qui entrerait dans la revue "le sujet dans le cité", mais bon, ça viendra.

Ce qui est intéressant dans ton écrit c'est ta clairvoyance, ta simplicité à dire les choses comme elles sont, sans chercher à les manipuler. ON sent dans tes écrits une réalité pure.

Bon, certes il y a encore beaucoup de fautes, mais peut importe la qualité d'écriture est là, c'est à dire l'envie pour le lecture de lire le tout pour voir...

Par exemple dans ce passage : Je me retrouve à naviguer entre deux journaux : celui d’investigation et mon journal de bord. Il m’est difficile de m’y tenir au quotidien. Ou je travaille un ou sur l’autre. Je ne peux pax pas les fusionner, puisque le journal de bord, ou d’observation est la base de mon mémoire de M2. Il me faut accepter de travailler de cette façon.

On peut relever que tu es dans la dissociation par l'écriture, alors plus haut tu dis : "Que dois-je mettre en place afin de prendre plaisir à tenir un journal"

Je dirais que la question ne se pose plus, le plaisir coule de source, on sent que ton écrit de tes journaux émane d'un plaisir singulier dont tu ne relèves pas la conscience, peut-être est-ce devenu vital, un peu comme l'on respire.

Voilà, si je relève d'autres choses, je ne manquerai pas de te l'écrire.

Quelque part, ça me fait du bien de lire d'autres journaux, mais ça me renvoie aussi à une distance, une absence, un manque, on sent dans ton écriture entre la licence et le master une progression nette et franche chez toi. Tu me dis que je manie les concepts assez aisément, je pense que tu n'est pas dépourvu de" cette manipulation, tu arrives, comme te le dis Rémi à faire le lien entre la théorie et la pratique.

A bientôt

Blanche »

Cela est rassurant de savoir qu’il existe un réseau d’aide et d’entraide entre étudiants. Nous sommes dans l’augestion à mon avis. Le regard de l’autre peut m’aider à conscientiser certains moments de mon travail universitaire. Nous sommes dans construction d’un moment informel de formation et d’échange au tour d’un sujet commun. Nous croisons nos regards (critique, constructifs et bienveillants) sur la pratique diaire et les lectures. C’est aussi ma communauté de référence.

Il me semble souhaitable d’y intégrer les nouveaux arrivants à L’IED. De ce fait je suis en contact avec Laure D une fois par semaine. Nous avons un terrain de recherche qui peut se rejoindre dans la mesure où nous sommes dans le domaine du paramédical. Certes pas au même niveau, puisque elle est cadre et formatrice et aide soignant dans un service. Mais la base de notre pratique est la même, l’institution aussi.

Pour l’autogestion passe aussi par cet accompagnement entre « enceins » et « nouveaux ». Le regard est peut être tout autre puisque je suis à l’IED depuis trois ans, Laure a regard neuf sur le dispositif mis à notre disposition pour nous former. Cela me permes de ne pas entrer dans une routine, de remettre en question ma position d’apprenti chercheur. C’est aussi un point d’appui pour avancer, comprendre mieux certain concept. Je ne désire pas rester dans un moment statique, il doit évoluer au fur et à mesure de ma progression universitaire. Cette progression passe par le regard « vierge » d’étudiants sur ma pratique du journal.

Durant le week end j’ai pris le temps de relire mes journaux de L3, M1 et M2. Il me semble, comme l’a pointé, à juste titre, Rémi que certains procès ont changé en moi. Je ne suis plus sur le même mode d’écriture qu’en licence (et dieu merci). Je pense être passé de la posture de revanche sociale et familiale à se qui se rapproche plus d’un travail de recherche. C’est une construction de mon Etre, de ma formation tout au long de vie.

Je suis dans le plaisir et l’envie de continuer, même si professionnellement cela ne débouchera pas sur un autre moment que celui du soin. Mais mon regard sur l’Autre a profondément changé, mes pratiques aussi. Je nourris mon travail de nuit par la réflexion, l’introspection que me donne ma formation en sciences de l’éducation.

Question de genre dans l’écriture

Question de genre dans l’écriture

Dans le cadre du séminaire doctorant/master de Strasbourg il nous est demandé de travailler notre mémoire sans oublier la question de genre. Effectivement ce concept n’est que peu développé en France. En Allemagne comme Québec la question est résolue depuis bien longtemps.

Par exemple dans ma pratique professionnelle les malades parlent de docteuresse. Je me suis interrogé la première fois que j’ai entendu la féminisation du terme docteur, une collègue m’a expliqué que c’était une traduction littérale de l’Allemand vers le Français. Lorsque j’étais à Paris et Bordeaux jamais le terme ou la fonction de docteur n’était féminisée. Par contre il n’est pas rare de parler d’infirmière et d’aide soignante (car c’est un milieu peu investi par les hommes). La question du soin, de prendre soin de l’autre est dévolue (culturellement) à la femme. Je pense que cela est en lien avec la maternité, car qui prend soin de l’enfant ?

« Ressources et dispositifs technologiques au service d’une éducation tout au long de vie ou Bien sûr que tu télécommuniqueras »

« Ressources et dispositifs technologiques au service d’une éducation tout au long de vie ou Bien sûr que tu télécommuniqueras »[1]

Dans un premier temps je suis frappé par la lucidité du texte sur les Trois premières pages. Je puis constater la dépendance ou l’interdépendance de l’individu aux nouveaux moyens de communications. Comme un certain nombre d’entre nous je possède un téléphone portable, ce qui effectivement m’évite d’aller voir « mémé » dans mon cas c’est plutôt papa. Je communique avec lui quotidiennement via le téléphone, et j’avoue que depuis plus de dix ans dans l’Est de France je ne suis allé le voir que deux fois (il est à Bordeaux). Je dois avoir un « portable » depuis plus 15 ans. Au début le prétexte était d’être joint par la famille car je travaillais (et travaille toujours) de nuit. Ma temporalité n’est celle imposée par un schéma social conventionnel. Ma sociabilité est réduite à son strict minimum, je parle là de rencontre physique avec l’autre, hors contexte de mon travail.

C’est un point que travaille en supervision non institutionnelle (psychanalyse). Pourquoi être relié à l’autre via les nouvelles technologies : téléphone, réseau social ? Mode de protection ? Fuite de la réalité ?

« Ressources et dispositifs technologiques au service d’une éducation tout au long de vie ou Bien sûr que tu télécommuniqueras »[1]suite.

Certains points retiennent mon attention :

  • · De mémoire, il a mis en place dans les lycées agricole, dans les années 80 une étude afin de mettre en ligne, ou plus exactement Visio conférence les cours de langues. L1 et L2 en Anglais Allemand. La raison en était simple : Mutualiser les savoirs. Peu d’étudiants par exemple étaient inscrit en cours d’Allemand. Il fallait donc permettre un apprentissage en proposant un dispositif pédagogique pour que les étudiants puissent apprendre. Le pragmatisme aussi : La rémunération d’un enseignant pour trois ou quatre étudiants était inenvisageable en terme économique. Donc durant trois ans un dispositif a été mis en place, évalué par un audit. Malheureusement l’expérience n’a pas été validée. Cela se passait dans la région du grand sud ouest de la France.
  • · Dans mon domaine professionnel (paramédical) nous avons accès à intranet : ressource interne à l’institution. Sont mis en ligne des outils de travail tels que Le Vidal[2] (dictionnaire de référence des médicaments, nom des molécules, médicaments génériques…). Labo net : résultats des analyses biologiques d’un patient. Tout cela se joue en terme d’économies, il est plus facile d’avoir accès aux résultats d’un patient d’un service à l’autre. Si Mme X a un prélèvement sanguin dans mon service à 6h du matin, en vue d’un acte chirurgical, le bloc opératoire va sur le serveur (labo net) pour avoir les résultats.
  • · En terme de formations pures nous n’avons rien de disponible via intranet. Il nous faut encore nous inscrire (institutionnellement) pour y avoir accès. Je trouve regrettable qu’il ne nous soi donné la possibilité de mettre en ligne des compte rendu de formations afin de partager nos savoirs.

La place de l’enseignant dans un dispositif d’apprentissage me semble indispensable. Il permet une guidance particulaire selon son domaine de compétences et de recherches. L’autogestion à ses limites, que nous pouvons vivre à l’IED. Je dirais pour conclure que mes pairs sont (à mon avis) les autres étudiants avec qui je suis en lien (virtuel : courriels, téléphone) mais l’enseignant (sans parler en terme de mandarin) a une place prépondérante pour nous transmettre son savoir, son expérience. Nous échangeons, mutualisons nos pratiques nos savoirs (certes différentes, puisque nous ne sommes pas tous dans les mêmes domaines professionnel). C’est pour moi une forme d’éducation tout long de vie, avec des axes transversaux.

Pour ma part je tente de mettre en lien les cours entre eux, il n’y a pas dichotomie entre écriture (le journal) et les Tic par exemple. L’un nourrit l’autre.



[1] Texte d’Anna Terzian in Education tout au long de la vie : approches critiques.

[2] http://www.vidal.fr/les-produits-professionnels/dictionnaire-vida


[1] Texte d’Anna Terzian in Education tout au long de la vie : approches critiques.

vendredi 26 novembre 2010

Croisons les concepts : Lefebvre, Hess et Piette

Vendredi 26 novembre 2010

9h00 dans mon bureau

Croisons les concepts : Lefebvre, Hess et Piette

Je me suis plongé dans la lecture de : Piette, Albert. 2005. Le temps du deuil : Essai d'anthropologie existentielle. Editions de l'Atelier.

Dés les premières pages je suis plongé dans la temporalité. L’auteur (anthropologue) dit qu’il sera sujet et objet à la fois avec toute fois une certaine distanciation puisque il parle de la mort de son père. Il parle du temps du deuil, de faire son deuil. Du temps de l’absence de l’autre (son père). La première image qui me viens est un lien entre la théorie des moments et le temps. Mr Piette parle de temps là Rémi nous parlerait de moment. Donc ne peut on en déduire que pour un même concept il est possible d’utiliser d’autres mots ?

Le moment de la mort je connais bien personnellement et professionnellement. Je me suis demandé si ce même moment dans temporalités ne faisait pas écho chez moi ? écho entre moment intime et professionnel. C’était un peut comme un copier/coller, j’avis peu de distance entre la contorsion de l’intime et l’extime. Choc entre deux moments, instances, émotionnels. Il me faut me détacher du moment intime pour investir l’autre de façon professionnelle. Tout cela est encore un peu confus, je dois le travailler entre le journal, lectures et psychanalyse.

jeudi 25 novembre 2010

Moments et temporalité échange de courriels

Jeudi 25 novembre 2010

8h00 dans mon bureau

Moments et temporalité échange de courriels

Dans le cadre du groupe doctorant/master je me suis mis en contact avec Marco qui fait sa thèse sur les moments. Voici le début de notre échange :

« Bonjour Marco,
nous nous sommes vu au séminaire doctorant/master à Strasbourg. C'est Gérald Schlemminger qui m'a donné ton adresse mail. Voila j'ai un problème car je tente de faire le lien entre théorie des moments et la temporalité, je suppose qu'il en existe un... Pourrais-tu me dire ce à quoi tu te réfères pour ton travail sur la théorie des moments? Rémi Hess. 2009. Henri Lefebvre et la pensée du possible : Théorie des moments et construction de la personne. Economica.
Lefebvre, Henri. 1997a. Critique de la vie quotidienne. Fondements d'une sociologie de la quotidienneté, tome 2. L’Arche (Theatre).

Lefebvre, Henri. 1997b. Critique de la vie quotidienne. Introduction, tome 1. L’Arche (Theatre).Ou tout autre chose?
Cordialement.
Jean Christophe »

« Salut Jean Cristophe,

je me rappelle de toi et Gerald parle de toi de temps en temps.

Alors: les moments et la temporalité. J’ai fait un petit article sur la théorie des moments de Lefebvre. Là je me suis concentré sur La critique de la vie quotidienne II. Dans le dernier chapitre de ce livre on trouve la seule élaboration systématique de la théorie des moments. À mon avis l’argumentation dans ce chapitre est essentiellement temporelle. Lefebvre commence avec « Typologie de la répétition » en continuant ses pensées sur « le processus » du chapitre antérieur. Alors : si on veut expliquer, ce que c’est « un moment », il faut commencer par la temporalité notamment la répétition.

Lefebvre essaye de trouver une solution platonique pour l’ancien paradoxe : « The one and the many ». Comment dire en français ? Quelle relation y a-t-il entre le cheval (en général) et le cheval (concret). Platon essaye de l’expliquer par la philosophie des idées : Il y existe l’idée du cheval « idéal », et elle contient tout ce qui est nécessaire pour savoir un cheval concret, quand on le voit.

Pour Lefebvre ce même paradoxe se pose concernant la situation et le moment. Il utilise l’exemple de l’amour. Bien sûr, il y a toujours l’amour qui se réalise concrètement dans le temps, l’espace et les personnages amoureux. Le moment de l’amour est ce qui se répète dans chaque situation. Et ici le moment essaye de surmonter la situation, le concret etc. et de devenir un moment absolu.

Alors à mon avis le moment ne peut exister comme un moment unique. C'est-à-dire, si on parle du moment de Lefebvre. Remi Hess a travaillé sur le moment et a ajouté le moment historique comme moment unique dans le temps. Remi se concentre plutôt sur l’aspect du contenu du moment que la forme temporelle.

J’espère avoir aidée un peu. Sinon je serais heureux de continuer cette discussion.

Si tu comprends l’allemand le livre :

Kleinspehn, T. (1975): Der verdrängte Alltag. Henri Lefèbvres marxistische Kritik des Alltagslebens. Gießen: Focus-Verlag

m’apparait intéressant.

Cordialement

Marco »

Donc voilà replongé dans Lefebvre critique de vie quotidienne tome 2. Blanche parle de l’épaisseur des moments en se qui me concerne je vois cela en termes d’intensité et d’implication. Selon le moment et temporalité je ne m’implique pas de la même façon :

  • · Dans mon travail de nuit (moment institutionnel) mon implication n’est pas la même selon l’heure. En début de nuit j’ai du temps et de l’énergie, mais vers 5h du matin avec la fatigue je ne puis plus m’impliquer de la même façon. C’est l’heure où je dirais que je suis dans le geste répétitif et mécanique (l’heure des changes). La communication avec le patient se fait plus rapidement. Mon envie et mon désir sont émoussés par 9h de travail.
  • · Dans mon moment universitaire (moment de formation) je tente d’être plus vigilant. J’essaye de jouer, d’articuler les concepts. Il me faut me focaliser sur le travail de recherche et d’écriture. Quant je suis fatigué je peux me permettre de décrocher puisque je suis aussi dans un moment autogéré.

mercredi 24 novembre 2010

Préambule au cours sur Technologie Educative et formation tout au long de la vie.

8h15 dans mon bureau

Préambule au cours sur Technologie Educative et formation tout au long de la vie.

Cette année j’ai décidé de m’inscrire à ce cours. Je suis loin de la maitrise de l’outil informatique. Par exemple faire un Powerpoint est difficile pour moi, voir quasi impossible, mais il me faut en passer par là. Donc c’est avec une certaine angoisse (certes récurrente chez moi) que je vais appréhender cette première séquence.

En lisant les deux premières pages, je fais un lien avec un cours de L3 sur les grandes figures de la pédagogie. Il me semble que dans le domaine du savoir une grande partie des initiatives sont parties de monde ecclésiastique. A l’époque tout n’était pas accessible hors des murs de l’église. L’érudition était entre les mains de l’église et de certains humanistes (Montaigne, Rousseau…).

Second fait marquant pour moi, c’est que la première étape passe par l’oralité et la je fait un lien avec la psychanalyse entre autre Freud, car comment mieux se connaître qu’en travaillant sur soi ? Si je me connais je suis (peut être) en capacité de reconnaître l’autre et de pouvoir répondre à ses besoins en étant dans la réflexivité.

Je suis assez étonné par le fait que l’université populaire prend son ancrage au Danemark. Je suis dans l’Est de France (Strasbourg) où il y a une forte présence de ce concept. Certes rien d’étonnant puisque géographiquement je suis à proximité de l’Allemagne, mais j’ai toujours pensé que l’université populaire avait pris naissance en France (peut être par chauvinisme). Il est certain qu’actuellement l’offre de formation est vaste, est peu s’inscrire dans l’informel, car non sanctionné par un diplôme (mais le diplôme me semble typiquement Français). Par exemple dans le domaine professionnel l’expérience n’est que peu reconnue (du moins dans mon domaine le paramédical) et la transversalité interdisciplinaires n’a que peu d’intérêt aux yeux de mon institution. Pourtant la formation tout au long de vie est une réalité (au moins pour moi). Une formation diplômante peut tout à fait se compléter avec une formation informelle. Souvent l’université populaire répond à une demande que l’institution ne prend pas en compte. Je prendrais pour exemple les formations linguistiques : ici afin de pouvoir répondre au mieux à population qui est hospitalisée il faut avoir des bases en Alsacien et Allemand (ce n’est pas mon cas puisque natif de Bordeaux). Donc je me suis inscrit à l’université populaire de Strasbourg pour acquérir quelques bases linguistiques. Institutionnellement il n’y avait pas d’offre de formation dans ce domaine.

mardi 23 novembre 2010

Production

Mercredi 24 novembre 2010

5h00 devant mon ordinateur

Production

Il me faut ordonner mes idées car j’ai quelques « chantiers » en cours. Aujourd’hui je dois absolument lire les des chapitres du livre d’Ardoino et commencer le cours d’Anna. Pour le 17 décembre il faut que je fasse une présentation de mon travail au groupe doctorant/master. Présenter les concepts avec lesquels je travaille pour mon mémoire en les reliant à deux ou trois extraits de mon journal de bord. Mon journal de bord est au point mort dans la mesure ou je suis en arrêt pour Quatre à cinq semaines, de ce fait je ne puis faire aucune observation sur mon terrain de recherche. Je me suis aussi posé la question de savoir quand m’arrêter pour le journal d’observation ? A un moment il faut savoir dire que le moment de l’observation est terminé afin de pouvoir analyser les données. Cela n’empêche pas de le continuer pour en faire autre chose. Mais je ne me suis pas encore projeté dans cet autre moment qui l’après M2. L’après c’est quoi pour moi ? Si je suis réaliste je dirais que l’après M2 c’est encore rester à l’hôpital. Cela me pose un problème d’intégration. Je ne suis plus vu par mes collègues comme aide soignant, pour eux il est incompréhensible de rester à mon poste avec un niveau bac +5. Je n’arrive pas à leurs expliquer que je suis dans un travail de transversalité. La formation des personnels paramédicaux est incomplète à mes yeux. Il est nécessaire de la compléter en ayant une ou des formations acquissent hors institution, pour moi c’est aussi ça la formation tout au long de la vie.

En termes de formations institutionnelles (ou axes prioritaires) il m’est proposé de travailler sur la stérilisation, la désinfection (quels produits utiliser pour tel ou tel acte). Rien n’est envisagé sur la posture du soignant. L’hôpital veut changer pour aller vers des pôles d’excellences, c’est du travail de recherche pour les médecins. Les techniques changes en imagerie médicale, technique opératoire… Mais le patient dans tout cela ? Certes on nous parle de client afin de concurrencer le secteur privé, il y a la prestation hôtelière (grand mot pour faire passer le forfait hospitalier à 18€), mais je suis confronté à un manque de matériel de base afin de répondre à cette prestation : manque de linge certains jours, manque médicaments tel que le paracétamol…

J’ai l’impression d’être à la fois acteur et observateur. Comme acteur de la santé publique je ne suis pas satisfait des changements, c’est peut être idéologique et étique. On soigne un organe, une pathologie sans prendre en compte le patient dans sa globalité. Celui ci a une histoire, un vécu mais ce n’est notre affaire… Comme observateur je vois la prise en charge du patient changée. Pour des raisons de rentabilité il ne dois rester plus que nécessaire, soit. Mais nous avons un problème structurel, où diriger ce patient lorsque qu’il est dépendant ? Pas de places en maison de retraite, en service de « d’après soins » ou encore pour une cure. Les familles ne sont pas à même de prendre en charge leur proche car économiquement tout le monde travaille. Le temps où les femmes étaient au foyer est révolu, que faire de nos ainés ?

La dépendance est une cause nationale, je ne vois rien se profiler à l’horizon… Certes le mon n’est pas idéal, mais il me semble qu’il faut un peut dignité dans cette structure énorme qu’est le « marché » de santé.

Voilà une fois de plus je me suis égaré du sujet initial, mais peut être aussi est-ce aspect de ma recherche. Dans relation patient/soignant il faut toujours penser à l’après, l’après hospitalisation. Avoir un projet de réintégration du patient dans la vie hors institution hospitalière.

Début de mon travail sur la temporalité dans les soins

Mardi 23 novembre 2010

8h30 dans mon bureau

Début de mon travail sur la temporalité dans les soins

Avant toute chose je désire se que la temporalité suscite chez moi au niveau de l’imaginaire. Les premières images que j’en ai sont :

  • Une horloge (qui compte ou décompte le temps).
  • La mythologie Grecque avec chronos dieu immatériel.
  • La mort (le temps de la mort).
  • La gestation (le temps de donner la vie).
  • La nuit (le temps de mon travail).

Je ne pense que nous ayons tous la même temporalité, peut être parce que le temps n’est le même pour tous.

Pour le patient le temps est souvent long. Il attend le « temps des soins ». La nuit c’est encore autre chose pour lui il attend le levé du jour pour à nouveau être dans le temps de l’autre. L’autre étant le soignant.

La nuit est souvent considérée comme un temps mort, un temps de la mort. La mort nous sommes tous amené à y penser, à repousser ce temps qui souvent est considéré comme le néant. Qui à t-il après la mort ? Est-ce encore du temps ? Temps repos ? Temps de pénitence ?

En terme de soins mon temps n’est pas le même que celui du patient. Nos temporalités se croisent ou encore s’entrechoquent. Je viens vers minuit faire les premiers soins (mon temps de travail), il me faut parfois réveiller le patient (son temps de repos). Les réactions ne sont pas les mêmes selon le malade :

  • Certains comprennent « oui c’est l’heure des soins, faites votre travail ».
  • D’autres pas « encore vous ? laissez moi dormir, je suis malade et j’ai besoin de repos ».

En tout état de cause mon temps n’est pas celui de tout le monde, puisque j’ai fait le choix de travailler de nuit. Ce choix est peut être lié (égoïstement) à ma temporalité, et mon image de la mort. Effectivement ma représentation de mort c’est le noir, la nuit. Pour y échapper je dors le jour et tente de déjouer la mort sur son terrain (du moins je le pense).

Donc je dirais qu’il y a au temps de temporalités que qu’être humains. Me faudra-t-il peut être prouver cette hypothèse.

Mais que dit le dictionnaire sur la temporalité ?

Je me réfère là à la définition donnée par Le Robert Dictionnaire De La langue Française volume XI page 216 (2e éd. entièrement rev. et enrichie / par Alain Rey.1986.)

« Temporalité n.f –v. 1265 ; temporaliteiz, v.1190 ; lat. Temporalitas, Tertullien ; de temporalisèTemporel.

  • 1. (XIVe). Dr. Canon. Vx. Domaine temporel (d’un évêché, d’un chapitre, d’une abbaye, ect.), juridiction d’un bénéfice. – (V 1283). Vx. Pouvoir temporel.
  • 2. Gramm. Caractère temporel, valeur temporelle, expression du temps Temps, I, B., 4.
  • 3 (1939, Sartre). Philo. Caractère de ce qui est dans le temps ; le temps vécu, conçu comme une succession, considéré dans son ordre « avant-après » (statique temporelle) et dans le fait d’un « après » devient un « avant » (dynamique temporelle). Cf. Sartre, l’être et le néant, II, 2, La temporalité. L’expression de la temporalité par le langage (ci-dessus, 2.). »

Du côté des auteurs :

Il y a :

  • Ardoino, Jacques. (1999). Education et politique. 2 éd. Economica.
  • Pineau, Gaston. (2000). Temporalités en formation. Vers les nouveaux synchroniseurs. Economica.

Je n’arrive pas à voir comment inscrire ces deux ouvrages dans ma recherche ? Je suis tourné vers le temps de la parole, de la relation de nuit entre patient/soignant. Le livre de Pineau, Gaston me dirige vers la formation. Ardoino, Jacques lui est peut être plus politique, mais difficile d’accès pour moi. Il me semble plus centré sur le groupe, l’organisation et l’institution, cela me rappelle l’ouvrage de Lapassade, Georges. (2006). Groupes, organisations, institutions. 5 éd. Anthropos.

Je vais donc simplement me focaliser sur « Education et politique » plus particulièrement sur les chapitres :

  • II. La perspective centrée sur les personnes.
  • III. La perspective centrée sur les inter-relations

lundi 22 novembre 2010

Quelques pistes à explorer

Lundi 22 novembre 2010

14h02 dans mon bureau

Quelques pistes à explorer

Je viens de passer une journée entière pour la modélisation de mes moments. Je ne suis pas un expert en outils informatique… C’est le moins que l’on puisse dire…

J’en suis au point de me demander si pour mon mémoire je ne vais pas travailler sur deux concepts :

  • La théorie des moments
  • La temporalité

Tenter de relier les deux dans la relation patients/soignants. Je pense aussi y introduire des notions d’anthropologie en partant des écrits d’Albert Piette :

  • Piette, Albert. 2009a. Anthropologie existentiale. Editions Pétra.
  • Piette, Albert. 2009b. L'acte d'exister : une phénoménographie de la présence. Socrate Editions PROMAREX.
  • Piette, Albert. 2007. L'Etre Humain., une Question de Details. Promarex.
  • Piette, Albert. 2005. Le temps du deuil : Essai d'anthropologie existentielle. Editions de l'Atelier.
  • Piette, Albert. 2006. Petit traité d’anthropologie. Editions Socrate Promarex.
  • Piette, Albert. 2010. Propositions anthropologiques : Pour refonder la discipline. Editions Pétra.

Je suis plus ennuyé par la temporalité, car je ne sais pas vers quel auteur me tourner. De façon inconsciente je suis certain qu’il y a un lien entre les deux concepts que j’ai choisi.

Essai de modélisation de mes moments actuels



C’est un peu toujours la même chose chez moi, quant je pense pouvoir aller dormir c’est là qu’une idée me vent. Je vais tenter de modéliser mes moments. Je peux dire que cela ne ressemble pas à des briques qui viendraient se juxtaposer mais plutôt à une juxtaposition de moments.

Donc il existe bien pour moi un chevauchement de moments. Peut-être puis je l’appeler le moment du mémoire.

samedi 20 novembre 2010

Suite à une conversation avec Laure

Dimanche 21 Novembre 2010

6h50 dans mon bureau

Suite à une conversation avec Laure :

  • Celui du temps des études.
  • Celui du temps de travail en tant professionnel sur le terrain.

Je ne me retrouve pas avec les contraintes de mes collègues qui travaillent en journée. Je peux me permettre de prendre le temps de parler, échanger avec un patient qui se sent mal (c’est du luxe). Mais résister à l’institution n’est-ce pas prendre le luxe de l’échange. Echanger fait partie intégrante de mon métier.

Nous sommes entré dans une dynamique d’entreprise, avec toutes ces contraintes. Je n’envisage pas l’utilisateur comme un « objet » comme les autres. Je travaille dans et pour l’humain.

Mais en ces temps de restrictions, ou le discours institutionnel voudrait nous faire croire que le problème n’est pas le manque de personnel, mais plutôt la façon de le gérer, je rentre en résistance avec les moyens qui sont les miens. Je ne suis pas pour le concept du « vite et bien », mais plus pour prendre le temps (juste) afin d’améliorer le service rendu, et le confort de l’usager.

Laure et moi restons en contact une fois par semaine. Nous sommes issu du même milieu professionnel, mais nous n’avons pas des responsabilités similaires. Elle est cadre en IFSI et formatrice, moi aide-soignant.

Nous avons échangé sur la réflexivité. Dans le cadre d’études paramédicales il est demandé aux étudiants d’entrer dans ce processus de réflexivité. Cela me semble important de savoir « pourquoi je suis là ? » « Pourquoi poser tel acte et non un autre ». Pour moi c’est typiquement la posture de l’étudiant quelque soit la discipline dans laquelle il étudie.

Dans les métiers du paramédical il y a un paradoxe :

  • · Celui du temps des études.
  • · Celui du temps de travail en tant professionnel sur le terrain.

D’expérience je puis dire que la réflexivité n’est pas toujours la bienvenue dans un service de soins. Il me semble que l’institution (hospitalière) ne me demande que d’exécuter des taches sans réfléchir. Cela est un problème pour moi. J’aime savoir pourquoi faire telle ou telle chose. Évidemment cela change ma posture et remet en jeu ma façon de pratiquer mon métier.

Le temps c’est de l’argent, cette maxime est d’autant plus vrai que l’hôpital manque d’agent afin de fonctionner d’une façon qui me semblerait correcte. Prendre en compte l’autre, l’usager et mes aspirations. Mais de temps nous en manquons ! De là découle mon choix de travailler nuit, la temporalité du soignant et de l’usager n’est pas la même.

Je ne me retrouve pas avec les contraintes de mes collègues qui travaillent en journée. Je peux me permettre de prendre le temps de parler, échanger avec un patient qui se sent mal (c’est du luxe). Mais résister à l’institution n’est-ce pas prendre le luxe de l’échange. Echanger fait partie intégrante de mon métier.

Nous sommes entré dans une dynamique d’entreprise, avec toutes ces contraintes. Je n’envisage pas l’utilisateur comme un « objet » comme les autres. Je travaille dans et pour l’humain.

Mais en ces temps de restrictions, ou le discours institutionnel voudrait nous faire croire que le problème n’est pas le manque de personnel, mais plutôt la façon de le gérer, je rentre en résistance avec les moyens qui sont les miens. Je ne suis pas pour le concept du « vite et bien », mais plus pour prendre le temps (juste) afin d’améliorer le service rendu, et le confort de l’usager.