Extrait de mon journal de bord
Lundi 1er novembre 2010
10h42 dans mon bureau
La cadre de mon unité de soins nous propose de se réunir pour faire connaissance entre nous. Il faut savoir que pour un même service il y a deux équipes de nuit qui ne se croisent jamais puisqu’elle fonctionnent en contre roulement.
Le but était de parler des plannings de fin d’année afin de savoir qui travaillerait à Noël et Nouvel an. Cette année cela ne pose pas de problème puis les fêtes tombent sur des week-end. Donc nous avons parlé plus de se qui pose problème lorsque on travaille de nuit.
Un numéro unique sera dévolu aux urgences : cas critique mettant en jeu le diagnostic d’un patient. Mais qu’est-ce une urgence ? Quels critères retenir ? Pour nous personnel paramédical une saturation à 60%, un OAP, un taux d’hémoglobine à 4.4, la chute d’un patient sont des urgences.
D’expérience je pense que nous n’avons pas la même grille de lecture que les internes, certes ils ont à gérer seul presque 200 lits la nuit, mais tout de même…Lors de mon dernier week-end de travail nous avions une patiente de 22 ans admise pour rééquilibrage de diabète et douleurs abdominale. Toute la nuit elle était en demande de calmants car la douleur était insupportable. Elle nous disait ne pas pouvoir se mouvoir, mais à notre grande surprise, par deux fois nous l’avons trouvée dans le couloir du service au sol. Elle avait franchi les barrières, nous bipons l’interne, qui dans un premier temps nous dit qu’il passera voir la patiente le lendemain. A la seconde chute l’interne ne répond pas au bip. Tout est consigné dans le dossier de soins de la malade.
La cadre nous dit alors de lui laisser un mot dans son bureau pour l’alerter sur de tels disfonctionnements. Je me demande alors à quoi peut servir un dossier dans lequel nous sommes obligé de tout consigner si il n’est pas lu. Certes il y a la législation, qui nous oblige à tout consigner, mais, il me semble que la moindre des choses c’est que le dossier soit lu, que le médecin ne regarde pas que la courbe des constantes. Il est relativement simple de regarder de l’autre côté du dossier pour tout y lire.
On me parle de client roi, de respect…commençons par respecter le travail des soignants et le patient. Cela ne coutera pas plus cher à la sécurité sociale. Il me semble que c’est un problème lié à la hiérarchisation, au système pyramidal de l’institution. La base à des devoirs, en haut il y a exigences et des droits.
Pour moi travailler dans le secteur de santé c’est une affaire d’équipe, de cohésion, rien ne peut fonctionner si un maillon est manquant (mais peut être aussi suis-je entrain d’écrire sous le coup de la colère) et mon jugement sera à revoir avec la plus froide.
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