mardi 19 octobre 2010

Extrait de mon journal de bord

Vendredi 15 octobre 2010


Dans mon bureau


Week-end du 8 au 10 octobre 2010


Week-end particulier


Il arrive que pour des raisons particulières le personnel de nuit échange des nuits entre eux. Cela a été cas ce Week-end. J’ai donc travailler avec infirmière du contre roulement (par définition nous ne nous croisons jamais et ne nous connaissons pas)

Il a donc fallu que je m’adapte à ses pratiques de travail que je trouve particulières. Avec elle il y a dichotomie entre aide soignant et infirmière au niveau de taches à effectuer. Et la dichotomie ne va pas de pair avec la législation dans son cas.

Au départ elle a une formation de médecin urologue dans un pays de l’Est, parlant mal le français elle n’a pas pu passer les équivalences lui permettant de travailler comme médecin. Dans un premier temps elle a occupée un poste d’aide soignante de jour, jusqu'à ce que’elle parle et écrive le Français un peu mieux afin de passer une équivalence comme infirmière. Aujourd’hui elle travaille de nuit.

Notre premier contact a été un peu rude, elle ne comprenait pas la façon que j’ai de fonctionner avec mon binôme habituel. Donc elle m’a demandé de préparer et distribuer les médicaments de nuit au patients sans vérifier si je ne m’étais pas trompé. Dans le cadre de mon travail les textes sont clair :

« Pour quelles raisons la distribution des médicaments par les As est possible alors même qu'il ne s'agit pas réellement du rôle propre de l'infirmier et ne fait pas partie de la formation des As ?

Pour commencer, il convient de reprendre les textes puis d'analyser les textes relatifs à ce glissement de tâches de la distribution des médicaments par les As sans oublier de rappeler les limites et les précautions à prendre. »

Textes de référence

  • Le décret du 27 juillet 2004 définissant les actes de la profession infirmier: article R 4311-4 CSP : définition de la notion de collaboration
  • La circulaire 96-31 du 19 janvier 1996 relative au rôle et aux missions des aides-soignants et auxiliaires de puéricultures dans les établissements hospitaliers ;

  • Collaboration dans les soins d'hygiène (hygiène corporelle, alimentaire, aider à l'installation des patients pour les repas etc.),
  • Collaboration dans la surveillance des patients (identification des changements des comportements du patient et information de l'infirmier en vue d'une action sur les soins à adapter),
  • Collaboration dans l'aide apportée aux personnes ayant perdu leur autonomie (habillement, repas etc.),
  • Collaboration dans l'hygiène du patient et de son environnement.
  • Arrêté du 22 juillet 1994 (modifié par un arrêté du 13 avril 2001 substituant à la notion de certificat celle de diplôme professionnel d'aide soignant) relatif au certificat d'aptitude aux fonctions d'aide-soignant et certificat d'aptitude aux fonctions d'auxiliaire de puériculture ;
  • Décret n°89-241 du 18 avril 1989 portant statuts particuliers des aides-soignants et des agents des services hospitaliers de la fonction publique hospitalière précise à l'article 2 ;


« Le corps des aides-soignants comprend les aides-soignants, les auxiliaires de puériculture et les aides médico-psychologiques. Les aides-soignants […] collaborent à la distribution des soins dans les conditions définies […] » à l'article 4 du décret du 11février 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession.En principe, à la lecture des textes : la circulaire du 19 janvier 1996 et de l'arrêté 94-626 du 22 juillet 1994 relatif à la formation des aides-soignants, la sollicitation des aides-soignants est limitée aux soins de confort, de surveillance et d'hygiène des patients .Cependant, deux textes, entre autre, sont venus s'ajouter et rendre « légale la distribution des médicaments par les AS » dans les établissements ou un service à domicile à caractère sanitaire, social ou médico-social. ».

Source :http://www.infirmiers.com/profession-infirmiere/legislation/la-collaboration-aides-soignants-infirmiers-quiz-sur-la-distribution-des-medicaments.html

Donc selon ce texte j’étais en infraction avec la loi et c’était ma responsabilité qui était en jeu et non celle de l’infirmière ou de l’institution.

Dimanche soir à 20h30 je lui fais part de mes doutes, elle me répond qu’elle connaît son travail et que c’était à moi de venir la voir pour vérifier les médicaments que j’avais préparé. Il me semble que les rôles ont été inversé, si elle désirait que je prépare les somnifères elle aurait du de son propre chef les vérifier.

Notre communication verbale à été réduite à son strict minimum à cause de la barrière de la langue. Parfois elle ne comprenait pas ce que je demandais ou disais, j’ai « donc baissé les bras » et laissé passé le week end comme il avait commencé.

Quelques pistes :

Suite à mon week end de travail j’ai essayé de travailler sur le sujet en séance de psychanalyse pour savoir où j’en suis de mon travail, dans mon travail et ma posture d’aide soignant.

Lors de la séance c’est fait jour une fois de plus que l’institution est lourde à porter pour moi. Il y a un cadre légal qui est mis en avant par l’encadrement mais quand cela l’arrange, comme cela a été le cas sur soi disant mes écarts de langages envers les usagers. Rien ne se dit sur le glissement de taches la nuit, et cela porte à confusion quant à la fonction de chacun face aux patients. Souvent on me prend pour un médecin ou un infirmier, il n’est pas envisageable qu’un homme puisse être aide soignant. J’analyse cela par le fait que les soins ont été dispensés durant des années par des religieuses, puis les école d’infirmières ont été ouverte, seule des femmes y allaient se former.

En outre cette profession est toujours hautement féminisée, dans l'inconscient populaire ne parle t-on pas d’infirmière, d’aide soignante. Cela renforce mon mal être au travail, il arrive que la nuit des patients m’appelle madame, car ils n’imaginent pas qu’un homme travaille de nuit.

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