dimanche 3 octobre 2010

Problème d’éthique

Lundi 4 octobre 2010
5h00 du matin entre plusieurs cafés

Depuis mon entretient avec la cadre de pôle et la cadre de proximité je me pose beaucoup de question sur l’étique. Peut-on enseigner l’éthique ? Es-ce à double sens ? Certes cela me concerne en premier lieu, puisque je suis en prise en directe avec le patient. Mais quant est-il de du patient envers moi ?
"PLACE DE L’ETHIQUE DANS LA PROFESSION INFIRMIERE FRANCAISE EN REANIMATION
Le fondement de l’éthique actuelle est le fruit des grands courants philosophiques au travers du temps. La déontologie est elle-même un résultat de ces pensées (ex : le serment d’Hippocrate).
Autre exemple en est la déclaration sur la Promotion des droits des patients en Europe (mars 1994). Elle prend en compte des notions « d’ordre social, économique, culturel, éthique et politique ». Elle est un guide qui permet une adaptation en fonction des cadres existant dans chaque pays. Les termes de respect, équité, individu, dignité, personne humaine puis ceux de vie privée, information, consentement, autonomie, humanisation, marquent les écrits internationaux visant à protéger les personnes. Ces textes régulièrement revus, approfondis, donnent naissance à de nouveaux écrits. Ils sont le fruit de la réflexion de groupe de personnes politiques, scientifiques, philosophes, juristes.
Le respect de la personne, de ses choix ainsi que le principe d’équité en matière de santé prennent une place plus importante. Le droit des patients, avec notamment le respect de la personne dans les différentes situations de soins (respect physique, psychique), les notions d’information et de consentement deviennent des concepts prépondérants.
Ces concepts se retrouvent dans les textes qui régissent les différentes professions médicales et paramédicales en France et sur lesquels nous nous appuyons dans nos pratiques soignantes.
Les règles professionnelles évoquées précédemment rappellent les missions des infirmières françaises en regard du consentement au soin, du secret professionnel, de la réflexion sur l’acharnement thérapeutique en s’appuyant sur deux valeurs morales, la dignité de la personne et la protection de la vie.
M Abiven souligne « La science et l’éthique se trouvent constamment confrontées l’une à l’autre ». L'évolution des sciences et des techniques, le développement des méthodes diagnostiques et thérapeutiques, ont permis de modifier les limites de la vie.
La situation des infirmières est particulière dans le sens où elles procurent des soins de différentes natures : certains relèvent de leur rôle propre, d’autres du rôle sur prescription médicale. Elles ne sont pas seul acteur des soins qu’elles dispensent. Ceux ci sont le fruit d’un enchaînement d’actes préalables, d’observations de l’ensemble de personnes prenant en charge le patient. Mais elles sont toujours responsables des actes qu’elles réalisent. Cela ne peut se faire sans une réflexion, une analyse de chaque situation. Le savoir théorique est indispensable en ce qui concerne les sciences médicales. Toutefois, ce n’est qu’un des éléments ajouté à la dimension humaine.
Pour s’aider dans cette démarche, la profession infirmière s’est appropriée des valeurs générales telles que : la compétence, la disponibilité, l’écoute, le respect des collègues. Elles complètent et précisent les concepts déjà cités. Elles seront le fondement pour analyser une situation. Certains principes également nécessaires à la réflexion sont retenus : bienfaisance, confidentialité, vérité, liberté. En fonction de nos conceptions en matière de prise en charge d’une personne, des conflits peuvent apparaître. Mais l’existence de points de réflexion commune, l’ensemble de paradigmes énoncés, permettra à un groupe de soignants de raisonner ensemble. Il est question souvent d’analyser les conséquences de nos actes avec comme perspective ce qui est bon pour la personne soignée.
L’analyse d’une situation peut amener à ne pas réaliser certains gestes techniques. C’est le cas d’une limitation ou d’un arrêt des thérapeutiques. La démarche va alors se poursuivre et le soin prendra une autre forme.
Comme René Descartes le précise dans son discours de la méthode, notre dessein « ……n’est pas d’enseigner ici la méthode que chacun doit suivre pour bien conduire sa raison, mais seulement de faire voir en quelle sorte j’ai tâché de conduire la mienne ».
(Source : PLACE DE L’ETHIQUE DANS LA PROFESSION INFIRMIERE FRANCAISE EN REANIMATION : F.Kossmann-Michon, M.Dalmasse-Devos, L.Cluzel, J.Koch. . Ethique Montréal /SFISI/11.2000 En ligne : www.sfisi.asso.fr/telechargement/ethique_sfisi.pdf)

Mais cette citation ne répond qu’à une partie de ma problématique. Existe-il une éthique du patient envers le soignant ? Le respect ne peut pas être à sens unique. Il m’est demander de laisser à la porte de l’hôpital ce qui est constitutif de mon être : mes croyances, mon être, qui c’est mis en place durant ma vie… Loin de moi de faire du prosélytisme. Mais tout comme le patient doit être vu dans sa globalité, il en est de même pour le soignant. Je ne puis me découper en tranches : celle du travail et celle de sphère privée, cela est un tout. C’est en quelque sorte mettre à mal ma culture et mon intégrité.

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