samedi 20 novembre 2010

Suite à une conversation avec Laure

Dimanche 21 Novembre 2010

6h50 dans mon bureau

Suite à une conversation avec Laure :

  • Celui du temps des études.
  • Celui du temps de travail en tant professionnel sur le terrain.

Je ne me retrouve pas avec les contraintes de mes collègues qui travaillent en journée. Je peux me permettre de prendre le temps de parler, échanger avec un patient qui se sent mal (c’est du luxe). Mais résister à l’institution n’est-ce pas prendre le luxe de l’échange. Echanger fait partie intégrante de mon métier.

Nous sommes entré dans une dynamique d’entreprise, avec toutes ces contraintes. Je n’envisage pas l’utilisateur comme un « objet » comme les autres. Je travaille dans et pour l’humain.

Mais en ces temps de restrictions, ou le discours institutionnel voudrait nous faire croire que le problème n’est pas le manque de personnel, mais plutôt la façon de le gérer, je rentre en résistance avec les moyens qui sont les miens. Je ne suis pas pour le concept du « vite et bien », mais plus pour prendre le temps (juste) afin d’améliorer le service rendu, et le confort de l’usager.

Laure et moi restons en contact une fois par semaine. Nous sommes issu du même milieu professionnel, mais nous n’avons pas des responsabilités similaires. Elle est cadre en IFSI et formatrice, moi aide-soignant.

Nous avons échangé sur la réflexivité. Dans le cadre d’études paramédicales il est demandé aux étudiants d’entrer dans ce processus de réflexivité. Cela me semble important de savoir « pourquoi je suis là ? » « Pourquoi poser tel acte et non un autre ». Pour moi c’est typiquement la posture de l’étudiant quelque soit la discipline dans laquelle il étudie.

Dans les métiers du paramédical il y a un paradoxe :

  • · Celui du temps des études.
  • · Celui du temps de travail en tant professionnel sur le terrain.

D’expérience je puis dire que la réflexivité n’est pas toujours la bienvenue dans un service de soins. Il me semble que l’institution (hospitalière) ne me demande que d’exécuter des taches sans réfléchir. Cela est un problème pour moi. J’aime savoir pourquoi faire telle ou telle chose. Évidemment cela change ma posture et remet en jeu ma façon de pratiquer mon métier.

Le temps c’est de l’argent, cette maxime est d’autant plus vrai que l’hôpital manque d’agent afin de fonctionner d’une façon qui me semblerait correcte. Prendre en compte l’autre, l’usager et mes aspirations. Mais de temps nous en manquons ! De là découle mon choix de travailler nuit, la temporalité du soignant et de l’usager n’est pas la même.

Je ne me retrouve pas avec les contraintes de mes collègues qui travaillent en journée. Je peux me permettre de prendre le temps de parler, échanger avec un patient qui se sent mal (c’est du luxe). Mais résister à l’institution n’est-ce pas prendre le luxe de l’échange. Echanger fait partie intégrante de mon métier.

Nous sommes entré dans une dynamique d’entreprise, avec toutes ces contraintes. Je n’envisage pas l’utilisateur comme un « objet » comme les autres. Je travaille dans et pour l’humain.

Mais en ces temps de restrictions, ou le discours institutionnel voudrait nous faire croire que le problème n’est pas le manque de personnel, mais plutôt la façon de le gérer, je rentre en résistance avec les moyens qui sont les miens. Je ne suis pas pour le concept du « vite et bien », mais plus pour prendre le temps (juste) afin d’améliorer le service rendu, et le confort de l’usager.

Aucun commentaire: